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repréhensibles sur tout, notre mairesse, dans la crainte de manquer au gouvernement, prend ses drogues chez l’apothicaire de Morlincourt, qui vend hors de prix, mais qu’elle se garde bel et bien de choquer, de peur des chicanes.

Puisque nous voilà sur le compte de la bonté de notre mairesse, apprenez que, quoiqu’elle ne soit pas d’une richesse extraordinaire, elle trouve le moyen d’aider tout le monde, soit d’habits, soit de vin, soit de viande, soit d’argent, soit de remontrances qu’on ne saurait trop écouter.

Parce qu’elle est la femme de notre maire, elle est censée, aux yeux des bonnets blancs, qui ne connaissent pas les lois, censée avoir plus de droits que les autres. Nous qui sommes du conseil municipal, nous savons bien ce qu’il en retourne, mais fût-ce ! nous la laissons faire et ordonner, sans avoir à nous en mordre les pouces.