Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/98

Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
LE SIÉGE DE PARIS.

un autre, défilent en même temps, se saluent aux cris de : « Vive la mobile ! Vive la garde nationale ! Vive la République ! » Ils chantent la Marseillaise, le Chant du départ, sans forfanterie avec l’accent d’hommes résolus à faire leur devoir.

Je ne peux pas demeurer plus longtemps inactive.

Je suis fille de médecin, petite-fille de chirurgien ; on m’a appris l’anatomie, je sais panser un blessé. J’ai le besoin impérieux d’utiliser mes forces. J’envoie chercher notre ami le docteur Clavel, et je le charge de me trouver une besogne difficile. J’ai tant fait de charpie, de bandes, de compresses, que mes doigts sont pleins d’ampoules et que je ne puis continuer. Nos pauvres soldats ! pendant que nous préparons tout ce qu’il faut pour les soulager, pour les guérir, l’ennemi prépare ses plus habiles moyens pour les blesser, pour les détruire.

La guerre est une chose hideuse, stupide.

J’ai vu ce soir M. Duclerc, ministre des finan-