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11 SEPTEMBRE.

Je l’interroge, et il me répond qu’il trouve fort peu d’intérêt à cette besogne. On déménageait et l’on brûlait aux Tuileries des papiers depuis trois semaines, me dit-il. Ce qui reste est insignifiant. Il nous donne quelques détails sur la physionomie intérieure des appartements de l’impératrice. Beaucoup de pots-au-rose, de flacons, de bouteilles à odeur, beaucoup de boîtes à poudre de riz. Guerlain régnait là. Au pied du lit d’Eugénie Ire, un autre lit tout entouré de mousselines épaisses : pour qui ? Avait-elle peur de coucher seule dans sa chambre, ou la surveillait-on ? Dans les tiroirs, dans les albums, dans la bibliothèque, un mélange fantasmagorique : le corps de ballet, fort peu vêtu, des images de sainteté, des livres de sacristie, à côté d’autres livres que n’eût pas osé signer la reine Marguerite de Navarre. Un musée de chapeaux, deux cents peut-être ! La gare des robes, avec chemin de fer descendant par le plafond dans un cabinet de toilette. Un mannequin fait à la taille exacte de la régente, et qui essayait ses toilettes. Au-dessus des appartements de l’impératrice, les ateliers de couture.