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11 SEPTEMBRE

fants, tous ces lignards, tous ces échappés de Sedan que le corps de Vinoy a ramassés en chemin ; est-ce que tous les soldats ne sont pas au même titre, en ce moment, les défenseurs de la France ? La petite ville de la Fère, comme toutes les villes fortifiées, a l’esprit militaire. Les habitants aiment les murailles qui les enferment, comme les habitants des villes ouvertes aiment les clôtures de leurs jardins. Ces remparts, on promet aux lignards de les défendre, on jure d’arrêter l’ennemi qui s’approche, le plus longtemps qu’on pourra. « Vive la France ! défendez bien Paris ! » s’écrient les hommes, les femmes, les enfants de la Fère quand le corps de Vinoy quitte la ville.

À Tergnier, le lieutenant Plauchut, qui au départ de Paris a mis une grande heure pour embarquer sa compagnie, la voit disparaître, se caser dans les wagons en cinq minutes ! Les malheureux ne rapportent rien de ce qu’ils ont emporté. Lui-même, le lieutenant Plauchut, ne sait pas ce que sont devenus ses bagages.

Le corps de Vinoy, arrivé à Mézières le soir même de son départ de Paris, reçoit tout à coup