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LE SIÉGE DE PARIS.

tre à pleurer… C’était affreux de se quitter après une si courte entrevue !

Je me séparai de ma mère. Alice et mon père vinrent me conduire jusqu’à Granville. Le cocher de notre omnibus me recommanda son frère, un mobile, dont il me donna l’adresse. Les employés du chemin de fer nous dirent que l’administration ne répondait plus que d’un train, de celui que j’allais prendre, pour la rentrée à Paris. Ils me souhaitèrent bon voyage, en m’avouant qu’ils n’avaient délivré que quatre billets pour Paris, dont deux à moi.

Ma fille et mon père entrèrent dans mon wagon pour m’embrasser une dernière fois, et je repartis avec Julie.

À Écouché, on craint que la voie ne soit coupée. Je vais supplier le mécanicien de nous prendre, ma femme de chambre et moi, sur sa machine, s’il est forcé d’abandonner le train pour se lancer à la découverte ; il est Parisien, il me le promet.

Le conducteur me raconte que nous sommes cinq voyageurs pour Paris, dont un chien ; que