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5 SEPTEMBRE.

composé peut-être de manière à satisfaire les exigeants ; mais notre foi est grande, et il ne faut pas affaiblir notre courage par des doutes prématurés.

Nous ne pouvons jouir encore de notre liberté reconquise ; de toutes parts d’implacables dangers nous menacent ; les Prussiens, dit-on, seront jeudi à nos portes. Ne nous abandonnons pas ! Soyons vaillants, tous, hommes et femmes de Paris !

Cette belle journée du 4 septembre a balayé toutes les impuretés de la cour bonapartiste ; mais l’esprit public se débarrassera-t-il de ses corruptions aussi aisément que nous nous sommes débarrassés des corrupteurs ? Oui. Ce grand fait révolutionnaire, ce grand acte de moralité humaine, qui a remplacé la bassesse par la fierté, l’indifférence par le dévouement, qui réveille nos vertus patriotiques, nous rendra notre force, notre santé et notre audace !

Mme Séchan vient me prendre pour me conduire au bois de Boulogne ; elle prétend que j’ai la fièvre. Je l’attends au fond de sa