rable, attachés ou appuyés à la statue, l’un auprès de la tête et fixant une guirlande retenue dans les mains levées d’un autre, le troisième nouant des banderoles rouges au bras gauche de l’idole et comme enfoui à moitié sous la verdure, tous trois avec de belles voix chantent le premier couplet de l’hymne que Strasbourg a inspiré jadis à Rouget de l’Isle.
À ces vers :
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
nous croyons entendre les Prussiens en Alsace et en Lorraine. Nous les voyons égorger les fils, les compagnes des paysans de France ! Puis-je te rendre, chère Alice, l’émotion que nous cause ce couplet qui nous parle de nos enfants et que chantent ces adolescents dont le plus âgé n’a pas vingt ans ? Au dernier vers, le jeune Alsacien qui s’accroche au bras gauche de la statue éclate en sanglots.
La foule ressent une émotion extraordinaire, les larmes coulent de tous les yeux… Chacun