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LE SIÉGE DE PARIS.

banderoles qui flottent autour des candélabres de la place.

« Il faut la parer, l’orner, la couvrir de fleurs ! » s’écrie la foule. En un instant des bouquets, des feuillages, des rubans, des couronnes semblent naître du sol ; on fait la chaîne pour déposer toutes ces offrandes, tous ces tributs d’admiration sur le socle de la statue. Les trois jeunes ouvriers alsaciens reçoivent écharpes, gaze, fleurs, ceintures, qu’ils attachent autour du cou, aux bras, à la tête, aux mains de l’héroïque ville. Ce sont alors des applaudissements, des trépignements sans fin !

Une couronne d’immortelles monte lentement des mains de l’un des jeunes Alsaciens jusqu’au front de Strasbourg. « Pas d’immortelles ! non, non, pas d’immortelles ! répètent mille voix ; pas encore, elle n’est pas morte ! » On descend la couronne.

Aux Tuileries, le drapeau de présence impériale s’est enfin abaissé. « Jetez ces fleurs tumulaires dans les Tuileries, dit quelqu’un ; ceux qui vivaient là sont bien morts ! »