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4 SEPTEMBRE.

sont contents d’eux, et fiers de la dignité avec laquelle ils viennent d’accomplir un grand acte.

Sur la place de la Révolution, la foule entonne le premier couplet de la Marseillaise. Cet hymme, si longtemps proscrit par l’empire, remue les âmes, entraîne les courages ; ce chant de guerre, où tous les vers sont héroïques, montre la France blessée, mais fière, indomptable, prête encore à la bataille.

Le coq gaulois chante à l’aurore de la République, tandis que l’aigle de l’empire râle.

Le bruit court sur la place que la République est votée au Corps législatif par 187 voix contre 54. À tous ceux qui viennent s’informer des décisions du Corps législatif, on répond par ces chiffres avec assurance. Des soldats qui passent pour aller renouveler des postes crient : « Vive la République ! »

Les républicains sont fous de bonheur et d’espoir.

Auprès du pont de la Concorde, sur le candélabre de droite, qui s’attache à des balustres, il y a,