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4 SEPTEMBRE.

Gambetta parle et soulève les bravos par cette déclaration : « Bonaparte et sa dynastie ont à jamais cessé de régner sur la France. »

— Maintenant, citoyens, dit Jules Favre dans un groupe, songeons au pays et non à la vengeance !

Le mépris pour l’empire est tel qu’on ne pense pas même à lui accorder l’honneur de la haine ; il est déjà comme enseveli sous ses hontes. Personne ne s’est levé pour défendre un gouvernement soutenu hier encore par huit millions de suffrages ; après la catastrophe de Sedan, que pouvait-il faire, sinon s’affaisser sur lui-même ? Il s’est effondré au souffle des événements ; son infâme poussière s’envole et se disperse ; de ce Bonaparte-là, il ne restera pas même des cendres !

« Vive la République ! la République est rétablie ! » s’écrie-t-on avec enthousiasme. Une clameur immense retentit sur la place de la Concorde, et répond aux cris des envahisseurs du Corps législatif. La République est acclamée par plus de trois cent mille voix.