seule à Paris, refuse de capituler ; elle a des
armes, elle osera quelque folie patriotique ; et
M. de Bismark l’écrasera du haut des forts, en
disant à l’Europe : « J’en suis désolé, mais convenez
qu’avec ces Parisiens je n’ai pas pu faire
autrement ! »
Tous mes humbles amis accourent de Montmartre, de la barrière d’Italie. J’entends des mots extraordinaires. Les femmes ont une douleur, une indignation effrayantes. L’une d’elles me disait avec l’accent de la haine et du désespoir.
— Quoi ! j’ai fait cinq heures, sept heures de queue durant trois mois pour avoir cent grammes de viande tous les trois jours et un peu de pain. J’ai vu mes deux enfants mourir lentement de faim avec cette nourriture que je leur donnais tout entière. Mon mari est à l’hôpital. La blessure qu’il a reçue à Montretout est grave, peut-être qu’il en mourra ! J’ai gagné une maladie de cœur pendant le froid, quand je n’avais ni bois, ni charbon, ni argent et tout cela… pour qu’on capitule, pour qu’on se rende ! jamais, jamais ! Je prendrai le fusil de l’homme que ses cama-