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LE SIÉGE DE PARIS


de Faidherbe, le désastre de Chanzy sont certains. Le gouvernement capitule. »

Louis Blanc me fait visite ; il ne sait rien que les fautes commises par nos généraux à Montretout. Je lui donne mes tristes nouvelles, et j’assiste au spectacle de sa désolation. Il s’indigne, et sa souffrance, tout d’abord, se traduit par l’emportement. Il récrimine, comme je le fais sans cesse, il énumère la série des dons que nous avions faits à M. Trochu et au gouvernement de la défense ; notre confiance, notre foi même, l’abandon de tous nos intérêts, la charge de dépenser notre courage ; tous les éléments sauveurs, nous les leur avions donnés !

Mme Dorian arrive. Nous nous embrassons, et nous pleurons. Je lui dis :

— On ne m’ôtera jamais de l’idée que Dorian eût pu nous sauver encore ; lui aussi, il est coupable…

— S‘il avait eu la moindre lueur d’espoir, il eût accepté toutes les responsabilités, répond-elle ; mais nous manquons de vivres, à tel point que nous