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LE SIÉGE DE PARIS


tièrement le service et manger les chevaux, il y a 170,000 quintaux d’avoine. On a trouvé 1,400 sacs de blé à Nanterre, et il reste 70 communes à fouiller. Tous les grainetiers, aux étalages, ont encore de l’orge et des graines.

Nos nerfs sont tendus comme les cordes d’une raquette : tout rebondit dessus. Je sors de chez moi, je ne puis tenir en place. Je cherche l’un des hommes qui peuvent le mieux apporter quelque apaisement à ma douleur. Peyrat, que je trouve, vient de faire un article superbe d’indignation ; il porte sur les hommes qui nous commandent et sur ceux qui nous gouvernent un jugement que l’histoire confirmera.

Avant de rentrer chez moi, je songe à Jourdan, à mon vieux compagnon d’espérance. Je vais au Siècle. Jourdan est très-abattu, presque découragé. La nomination de M. Vinoy lui paraît une dérision, un jeu ; il en est blessé plus qu’un autre. Jusqu’à une heure du matin, on lui a fait croire qu’on accordait Dorian à l’opinion publique comme ministre de la guerre. Notre avis est que le gouvernement veut à tout prix une capi-