Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/409

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
393
31 OCTOBRE.


des ponts et chaussées, M. Léonce Reynaud, a trouvé un système de télégraphie extraordinairement ingénieux, que la clef de ce système est partie avec le dernier ballon, et que déjà M. Trochu a eu des nouvelles par ce procédé.

Mon amie est liée avec l’amiral Saisset, qui vient de perdre son fils unique broyé par un éclat d’obus, et qui disait hier : « Je puis me consoler de la perte de mon fils, tué pour la France, mais c’est à la condition de tremper tous les jours mes mains dans le sang prussien. » L’amiral voit un obus tomber à ses pieds l’un de ces derniers jours, il le repousse du bout de sa botte en disant : « Vieille ferraille !» Des officiers se précipitent vers l’amiral, le saisissent et l’emportent. L’obus éclate aussitôt.

A trois heures, Paris entier est sur le boulevard, dans les Champs-Elysées. Nous passons encore par toutes les joies des bonnes nouvelles, par toutes les angoisses des mauvaises. Une chose sur laquelle on est d’accord, c’est que la garde nationale se bat admirablement, étonne les troupes et les entraîne. Depuis ce matin, la garde