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31 OCTOBRE.

Au milieu des événements qui se pressent, les interprétations, les théories, les paradoxes, les prédictions vont leur train, le soir, dans notre salon. Les uns, comme M. de Reims, prétendent que la République est perdue, parce qu’elle a été proclamée trop hâtivement, et qu’elle n’est pas assez populaire en France pour supporter le poids des défaites, du sang versé, des impôts. M. d’Artigues répond que la République ne peut s’établir que sur des défaites, parce que la réaction et les partis monarchiques, si la France est vaincue, seront moins avides à la curée. M. Victor Lefranc dit qu’il faut que la République entre lentement, par la petite porte ; qu’en 1848 la République est entrée par la grande porte, et qu’elle a été trop facilement jetée dehors. M. Duclerc affirme, comme Adam, qu’heureuse ou battue la République seule peut tenir tête et faire face aux complications politiques et sociales de l’avenir.