Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/355

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
339
31 OCTOBRE.


les entreprises d’une population affamée, et ne peut sortir. Attendez quelques jours, et vous entrerez ! » Voilà les paroles du général en chef des armées prussiennes à ses troupes. Or il ment à ses soldats, il sait bien qu’il les trompe, et il doit répondre, en les trompant, à des doutes, à des impatiences ou à des lassitudes.

Il est à peu près certain que nous n’avons pas eu un désastre à Orléans. Un seul des neuf corps qui existent a été défait. Nous nous sommes très-bien conduits, très-bien battus. Un de nos amis a causé hier avec les officiers français qu’on a échangés, qu’on nous a rendus pour des officiers prussiens, et qui ont assisté au premier engagement de ce côté-ci de la Loire. Les révélations de ces officiers, informés des choses du dehors, vont rendre de grands services aux généraux, s’ils veulent interroger, entendre et comprendre. Les officiers ont fait les bêtas, les désespérés, tandis qu’ils étaient prisonniers des Prussiens ; ils répétaient sans cesse : « Tout est perdu ! » et on nous les a envoyés à Paris pour nous décourager. Bons petits ennemis !