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LE SIÉGE DE PARIS


mands auraient fui, au nombre de trente mille, devant huit cents Bavarois. Le tout est signé Lavertujon. Or M. Lavertujon, secrétaire du gouvernement, n’a pas quitté Paris.

Quels étranges procédés emploient nos ennemis ! Ceux qui usent de tant de mensonges peuvent conquérir toutes les supériorités de la force, ils ne conquerront jamais celles de l’honneur. Les Prussiens ont beau jeter leur épée dans la balance qui pèse nos rançons, et crier « Malheur aux vaincus !» ils ont beau réquisitionner nos villes, ruiner nos campagnes, accumuler nos prisonniers ; nous avons le droit d’écrire, pour que l’histoire l’enregistre : « Ces piétistes, soi-disant vertueux, étaient des hypocrites avides, corrompus ; ces soi-disant chevaliers étaient des espions déloyaux et vils ; ces porteurs du flambeau de la civilisation pillaient, détruisaient, bombardaient les bibliothèques et les monuments de l’art. Honte à nos vainqueurs !»

Les dépêches ont des fautes d’orthographe à l’allemande, d’un goût douteux. MM. les Prussiens sabrent jusqu’au français.