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LE SIÉGE DE PARIS


un bataillon de mobiles composé de douze cents hommes et leur bataillon de guerre n’est que de quatre cents hommes, de sorte que la plupart des pauvres gardes nationaux, mal habitués au froid, ont monté des gardes de soixante heures !

Qu’on me dise après cela que l’état-major ne fait pas tout ce qu’il peut pour dégoûter les bataillons de guerre de leur patriotisme.

Un de nos amis trouve dans son poste d’artilleur, en rentrant de faction, un beau monsieur qui pérorait sur une table : manteau rejeté sur l’épaule gauche, chapeau mou, gilet rouge à la Robespierre. Ce beau monsieur prêchait pour la fondation d’un club d’artilleurs. Quelqu’un répond que les artilleurs sont libres d’aller en bourgeois dans les clubs où ils veulent aller. Le monsieur réplique et repérore. Notre ami l’apostrophe ainsi « Qui êtes-vous avec ce costume grotesque ? un ennemi de la République, quelque bonapartiste ? L’empire n’existe plus, monsieur, et nous avons assez de Franconi comme cela » Sur ce mot, on chasse l’homme.