bat la charge. Je crois à une attaque dans les
rues, à une invasion. Je me précipite au balcon :
c’est un exercice. Depuis le commencement du
siège, notre boulevard est le Champ de Mars du
quartier. On fait sous mes yeux l’exercice de la
charge. Tandis que les canons des forts de la
Briche et de Romainville tonnent pour protéger
des charges réelles, à Paris on en essaye de fictives. Mais, ici comme là-bas, on déploie toute son intelligence, tout son courage, tout son désir d’être utile à la patrie et de la servir.
Ducrot a-t-il passé la Marne ? C’est aujourd’hui qu’il tente de vaincre ou de mourir. Puisse-t-il vaincre ! Le courage des Français qu’il commande ne lui fera pas défaut. On dit que l’ennemi est attaqué de plusieurs côtés à la fois.
Mme Ménard-Dorian vient me voir dès le matin. Paul Ménard se bat, et sa courageuse femme n’a point de ses nouvelles. Ses mains sont brûlantes de fièvre, mais son visage est calme.
Pelletan et Dorian voulaient accompagner M. Trochu au combat. Le général leur a dit qu’ils n’avaient point le droit de le suivre, et