2° Le peuple est vêtu de chaudes vareuses ; tous les hommes qui sont là font partie de la garde nationale, et nous avons l’aspect du peuple lorsqu’il ne sera plus misérable, ce qui doit réjouir l’œil de Louis Blanc ;
3° Il est calme, il juge. Le criminel Bonaparte est en sa présence, traîné sur ce théâtre par le plus grand des accusateurs.
— Croyez-vous, ajoutai-je, que tous ces Parisiens connussent les Châtiments ? Non ; ils les écoutent et frémissent ; il y a une pâleur étrange sur les visages. Le peuple n’applaudit que la pièce terminée, dans la crainte de l’interrompre ; mais alors quelle passion, quel enthousiasme ! Avez-vous rien entendu de plus puissant ?… Regardez au fond de cette petite loge Mme Charles Hugo, Charles et François Hugo qui pleurent.
Louis Blanc me répond en souriant : — Continuez.
— Je continue, oui, car je vis d’une autre existence dès que je me mêle à la foule. Voyez, ce peuple bien vêtu, sans haillons, tout attention et tout respect ; écoutez ces longs rou-