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LE SIÉGE DE PARIS

cette grande idée est victorieuse, cet élan brise ou culbute les obstacles, fussent-ils des montagnes, fussent-ils Pélion sur Ossa ! Un gouvernement qui n’a prévu que des résistances matérielles ne sait à qui s’en prendre, ni par quel moyen combattre une idée ; il est alors étonné, ahuri ; car, si les émeutes s’organisent et s’écrasent, les révolutions naissent spontanément, elles sont la force des choses, et contre elles les choses de la force ne peuvent rien ! Je vous entends répéter avec les naïfs que l’impératrice a fait miner les égouts, la place de la Concorde, le Corps législatif ; j’en conviens, il eût été d’une moralité plaisante que les égouts sauvassent l’empire ; mais, je vous le déclare, les égouts, la place de la Concorde et le Corps législatif ne sauteront pas. Avançons !

Vers midi, un millier d’hommes sans peur sont amassés à droite et à gauche du pont de la Concorde ; ils se tiennent les coudes serrés, résolus à ne pas rompre d’une semelle.

Le pont est occupé à son entrée par les agents