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LE SIÉGE DE PARIS

Dernièrement, les Prussiens, pour placer et changer leurs sentinelles, que la vigie signale, dont elle étudie les habitudes, et que les canons du fort inquiètent sans cesse, avaient fait la plus gigantesque des barricades, le plus beau des abris. Un boulet de canon parti de Romainville en abat la moitié ; le boulet suivant abat l’autre ! Nous trouvons cet épisode constaté dans le livre du bord.

Du haut de l’observatoire du fort de Romainville, on domine le moulin d’Orgemont et on aperçoit au loin les coteaux de Saint-Cloud. M. Peltereau nous montre une maison qui, dans les dépêches de l’amiral Saisset, s’appelait toujours la Maison-Blanche ; un matin, on la cherche, plus de Maison-Blanche ; enfin on en découvre la silhouette assombrie : elle avait été peinte en noir pendant la nuit par nos ennemis, qui sont des malins.

Comme nous visitions les batteries, nous vîmes quatre chevaux attelés à un caisson d’artillerie ; la vue de ces chevaux était tout un drame ; maigres, à l’état de squelette, sans couleur, sales,