soutiens, nous sommes de grands coupables, nous
empêchons toute solution heureuse des négociations. Nous sommes des grotesques, — le mot est rude — avec notre vedette qui fait les gros
yeux en écriture. Ce sont nos meilleurs amis qui
nous jettent ces injures à la tête.
— Le Siècle n'est pas l‘Officiel, répond Jourdan, il n’engage personne que ses rédacteurs, et ce n’est pas moi qui signerai la paix, je vous l’affirme, soit comme député, soit comme membre d’un gouvernement quelconque !
— Ni moi non plus, dis-je. Et d'ailleurs, quoique grotesque, je ne suis pas stupide ; est-ce que je n’ai pas assez cru à la ruine immédiate des armées impériales ? Est-ce que je n’ai pas prédit le siège de Paris, le jour où nous avons connu l’entreprise des balles mortes de Napoléon père, fils et compagnie, à Wissembourg ? Je crois que Paris et la France peuvent encore se sauver et ne livrer « ni un pouce de terrain ni une pierre de forteresse ». J’aime mieux, comme Jourdan, être parmi ceux qui gardent leur courage trop longtemps que parmi ceux qui le perdent trop tôt !