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LE SIÉGE DE PARIS

que de tomber dans quelque traquenard de Piétri ou de Palikao. Les moments sont précieux, il faut agir avec audace, et, par tous les moyens, quels qu’ils soient, occuper la police et les troupes, de midi à une heure, sur la place de la Concorde. On jure de se conduire comme ces avant-gardes courageuses qui se sacrifient jusqu’à l’arrivée du corps d’armée.

Dès onze heures et demie, les adversaires les plus résolus de l’impérialisme se dirigent vers le Corps législatif. Tous sont émus, tous comprennent la gravité des circonstances. Possédés par le désir violent de délivrer la France, ils sont tous convaincus de la légitimité de la révolution qui va s’accomplir ; aucun d’eux ne craint ni ne veut une convulsion sociale : proclamer la déchéance, créer un gouvernement national, voilà ce que viennent faire ceux qui débouchent, de onze heures et demie à midi et demi, des boulevards, de la rue Royale, de la rue de Rivoli, sur la place de la Concorde.

Fidèles au mot d’ordre de la veille, ils portent l’uniforme de la garde nationale, ils n’ont