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LE SIÉGE DE PARIS


qu’une Assemblée ose, après un tel discours, signer une paix honteuse ? Elle recommencerait la guerre avec des moyens plus puissants.

— J’aimerais mieux ne pas en faire l’expérience, répond M.  Desonnaz ; pour moi, une Assemblée est adéquate à la paix.

Le mot scandalise et provoque l’une de ces interminables discussions toujours curieuses, toujours instructives, et toujours sincères avec des amis tels que les nôtres.

M.  Cernuschi affirme que des conditions nouvelles de malheur public amènent des moyens nouveaux d’y parer. Il ajoute que notre situation générale ne peut pas être plus désastreuse dans huit jours, que d’ici là un fait de guerre — et il faut bien qu’il s’en produise un — peut modifier entièrement nos prévisions d’aujourd’hui.

Comme il est de la commission des subsistances, je l’interroge, chaque fois que je le vois, sur nos vivres. Il y a encore pour onze jours de bœuf et de mouton, puis du cheval, des viandes salées ; mais il ne croit pas, comme Dorian, que nous puissions aller deux mois.