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31 OCTOBRE.

clames partout ! Je hais les réactionnaires. Qu’ils sont dangereux à l’heure des grandes résolutions !

Il faut que j’étonne par mon espoir ceux qui sont moins désespérés que moi. Les femmes ne se battent point ; leur devoir est de fortifier l’âme de ceux qui peuvent lutter encore.

Nos amis se plaisent dans notre maison. Notre cercle est, il est vrai, presque toujours le même. Nous parlons de politique, cela seul nous intéresse.

M. Nefftzer dit qu’il faut convoquer une assemblée, composée d’un nombre de députés à déterminer, et dans laquelle entreraient des députés de l’Alsace et de la Lorraine.

— Ces députés, je vous l’affirme, ajoute M. Nefftzer, seraient forcément des hommes résolus, très-braves. Imaginez que l’un d’eux s’écrie dans une Assemblée : « Nous ne voulons pas devenir Prussiens ; nous lutterons seuls si vous nous abandonnez ; nous nous ferons tuer jusqu’au dernier Lorrain, jusqu’au dernier Alsacien. Nous voulons rester Français. » Croyez-vous