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LE SIÉGE DE PARIS


honte ! Quoi ! avec six cent mille hommes, nous accepterions de nous rendre ? Nous subirions des fourches caudines après Sedan ? J’en mourrais. Je ne peux pas rendre mon indignation, ma colère. Est-ce possible qu’on ose exprimer dans un journal qui sera lu par l’étranger, par l’envahisseur, par le Prussien, le moindre désir de capitulation ou de paix ?… Oui, tout est possible, quand on voit par quels chefs militaires nous sommes commandés. Nous possédons un homme distingué, quand il nous faudrait un butor héroïque.

Et le gouvernement est livré à Jules Favre, un idéaliste ; à M.  Ernest Picard, un ennemi de ce qu’il appelle le parti républicain ; et a des auditeurs, me disait Rochefort !

J’ai l’âme ulcérée. Il faut que je domine ma douleur. On parle de décadence, on trouble les énergies publiques. Les lâches, les incroyants, les ennemis de la République, cultivent en grand la philosophie, l’histoire, la science pour nous prouver que nous sommes finis. Rien ne coûte aux fabricants d’éteignoirs, ils puisent leurs ré-