M. Thiers, qui voulait le succès de ses négociations, en a donné de mauvaises, auxquelles il croit peut-être. Il a dit que tout va mal en province, qu’il n’y a point d’armée, que Gambetta commet des fautes, et qu’il a fait en Angleterre un emprunt à des conditions désastreuses.
— Comment n’a-t-on pas de nouvelles certaines ? reprit Louis Blanc ; c’est impossible à admettre.
— On soupçonne Trochu d'en avoir, répondit Eugène Pelletan ; mais il ne veut pas les dire, parce que ce sont des nouvelles de mouvements militaires qui correspondent à des mouvements que lui-même projette.
— Eh bien, dites-nous cela dans l’Officiel, nous ne demandons pas autre chose que de la sincérité. Les Parisiens comprendront mieux la discrétion que le mystère.
— C’est une guerre de patience, ajouta Pelletan, la guerre que Washington faisait à l’Angleterre.
Louis Blanc secouait la tête ; il interrogea Dorian sur la durée de nos vivres.