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LE SIÉGE DE PARIS

Adam a soumis au jugement de nos amis, MM. Peyrat, Nefftzer, Jourdan, Cernuschi, sa démission et sa querelle avec M. Jules Ferry ; il a pris conseil, et, sur leur avis, longuement discuté, qu’il ne faut pas en ce moment mêler des questions de personne aux luttes générales, il accepte de se taire, de ne rien expliquer jusqu’à des temps plus calmes.

— Et si M. Ferry attaque la parole d’Adam, touche à sa loyauté ? demandai-je.

— Nous raconterons les faits, en donnant au débat un caractère impersonnel, me répondit le plus ancien de nos amis.

Notre entretien sur le projet d’armistice a été très-passionné. Peyrat se désespère et nous déclare perdus si nous acceptons un armistice.

— Nous avons une occasion unique d'être grands, nous dit-il. Faisons de l’héroïsme avec tout, même avec mon pauvre estomac, où j’ai bien mal, par parenthèse ; mais je consens à endurer toutes les crampes du monde, pourvu que nous ne nous cramponnions pas à la lâcheté.