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LE SIÉGE DE PARIS


l’avait exilé de salon en salon jusqu’à l’antichambre.

Debout devant moi, accoudé une cheminée, M. X… me rappelle les dangers que le matériel de la Préfecture de police a courus le 31 octobre, deux jours auparavant, et il me dit avec douceur, d’un air d’ennui inimitable :

— Je n’aime pas les temps tourmentés.

Le personnel de la Préfecture de police m’a intéressée. Il est divisé en deux camps bien distincts.

Le camp administratif est tranquille, laborieux ; les employés s’y occupent des halles, des marchés, de la voirie, et ils restent assez indifférents aux agitations publiques. Ils s’efforcent de ne pas être confondus avec les employés de la politique, et, en général, ils sont très-détachés des ambitions de ce monde. C’est une petite ville de province.

La fièvre règne dans l’autre camp. Tous les jours, des émotions nouvelles. L’habitude des émotions en a donné le besoin, et, quand les émotions manquent, on s’en crée. Tous les ren-