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LE SIÉGE DE PARIS


lice, je serais obligé de signer les arrestations demandées, et, en conscience, je ne le peux pas. D’ailleurs, rien n’est plus facile que de me remplacer, tandis que vous, vous êtes essentiel à la défense de Paris. Les Parisiens ont mis leur confiance dans votre activité, dans votre patriotisme. Qui sait si, en vous retirant, vous ne briseriez pas leur dernier espoir ?

Un membre du gouvernement s’était approché d’eux :

— C’est votre popularité qui nous a sauvé la vie hier, dit-il à Dorian. Si vous nous abandonniez, je ne me fais aucune illusion sur le sort qui nous attend. Au premier échec, nouvelle émeute, dont pas un de nous ne sortirait sain et sauf !

Dorian part sous le coup d’une vive émotion.

Je déjeunais au ministère des travaux publics ; j’y allai de bonne heure. Mme Dorian n’avait pas revu son mari depuis la veille elle le savait occupé aux préparatifs des élections qui devaient avoir lieu aujourd’hui ; mais il est midi ; ne serait-on plus d’accord ? Je lui raconte la