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31 OCTOBRE.


est trop tard. Je vous le répète, je n’arrêterai personne.

M. Picard se lève, en invitant le préfet à se rendre, le plus tôt possible, au conseil convoqué pour huit heures du matin au ministère des affaires étrangères.

Adam eût préféré dormir, mais il part bientôt pour le rendez-vous donné.

A son arrivée, M. Picard occupait la tribune, — non, le tapis, — et il développait tout un programme de mesures à prendre contre la liberté de la presse, la liberté de réunion, etc., etc.

Vient la question des arrestations.

Adam résume les observations qu’il a déjà opposées à M. Picard, et il ajoute :

— Mon cher monsieur Picard, je vous vois lancé sur une pente où je ne vous suivrai pas. Vous me semblez trop triomphant. Je me laisserais peut-être aller à faire de la réaction avec Jules Favre, Emmanuel Arago, Garnier-Pagès, dont les opinions républicaines me sont connues ; mais avec vous, qui ce matin régnez ici, je ne commettrai pas cette faute. Je suis trop bien