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31 OCTOBRE.

La porte du cabinet est entr’ouverte, et je m’approche pour écouter.

Ce matin encore, M. Raoul Rigault était un simple employé à la Préfecture de police. Il est entré là au 4 septembre, et on l’y a laissé sans l’utiliser beaucoup, car je ne me souviens pas qu’Adam l’ait vu une seule fois. Il était occupé à chercher les clefs de je ne sais quelles grilles, de je ne sais quels dossiers. On le dit très-rusé. Je suis curieuse de voir comment il va se tirer d’affaire avec M. Pouchet, qui est du pays de sapience, comme Adam. Il s’agit pour nous de gagner du temps.

M. Raoul Rigault entre. Il tient un papier qu’il ouvre et présente, par-dessus la table de travail du préfet, à M. Pouchet, qui demeure assis. M. Pouchet prend le papier, le lit avec soin, lentement.

Durant cette lecture, M. Raoul Rigault tire une écharpe rouge de sa poche, la déploie, et se prépare à la ceindre.

— Monsieur, lui dit le secrétaire général, j’ai déjà reçu, il y a une heure, un ordre sembla-