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LE SIÉGE DE PARIS.

— Et le gouvernement ?

— Il a donné sa démission.

— Et puis ?

— On a essayé d’en faire un autre, par acclamation ; on n’a pas pu s’entendre ; alors, on votera demain.

Le bataillon met la crosse en l’air.

Un bataillon, venu par la rue de Rivoli, du côté de la place de la Bastille, résiste aux explications, garde ses armes la crosse en bas, et pénètre jusqu’à une petite porte, derrière l’Hôtel de ville. Je profite de la trouée pour passer.

Un garde national que je coudoie dit d’un air sombre, en me regardant :

— Si l'on vote, bourgeois c’est encore les bourgeois qui décideront ; il nous faut la Commune !

— Avec qui ? demandai-je.

— Avec Flourens ! en v‘la un qui sortira et ne fera pas son lambineur. Tenez, c’est lui ; regardez-moi ça ! Vive Flourens !

M. Flourens, à cheval, tournait autour de la petite place, en triomphateur. Ses amis radieux