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30 OCTOBRE.


ordre ! Les officiers sont tristes, ils ont perdu confiance.

Je leur dis, sans qu’ils protestent, qu’on reproche au général Carré de Bellemarre d’être en grande partie cause de l’échec du Bourget, qu’on accuse aussi M. Trochu, qu’on accuse surtout le général Guiod, le grand maître de l’artillerie, la bête noire des Parisiens. Celui-ci met le bâton dans toutes les roues, et il peut se vanter, si ça lui plaît, de faire tout le mal possible à la défense de Paris.

À propos de canons, un autre officier nous explique, en nous mettant une carte des environs de Paris sous les yeux, que, si tous les forts étaient armés avec des canons de marine, on pourrait, en quelques heures, élargir le périmètre de la défense par le seul effet de la portée des pièces, sans autre effort. Rien ne serait plus facile, car les canons de la marine sont nombreux ; la moitié des forts en a plus qu’il n’en faut, tandis que l’autre moitié en manque. On a réclamé, vingt démarches ont été faites, mais toujours on s’est buté à des jalousies de