tient une lettre de Jules Favre très-haute de
sentiment, le rapport si ferme, si honnête, si
simple de Dorian sur les travaux faits pour la
défense, puis un extrait de la belle conférence
de M. Coquerel.
À l’avenue d’Italie, j’ai un fourneau, à moi seule, dans lequel je fais donner un bon repas, tous les jours, à cent cinquante enfants. Mes chers petits engraissent à vue d’œil. Je leur ai promis des vêtements de flanelle, qu’ils attendent avec impatience.
Quel courage et quelle résolution partout ! « Qu’on sauve Paris, et nous endurerons tous la faim, le froid ; nous nous ferons casser la tête tant qu’on voudra pour la France ! » Mes oreilles sont pleines de ces mots, de ces cris-là !
Je vois l’autre jour un garde national ivre dans une mansarde, où couchent six personnes, le père, la mère, quatre enfants. Je fais des reproches ; la femme excuse son mari et me répond doucement : « Il mange si peu qu’un verre de vin le grise, madame. Vos hommes, qui mangent à leur faim, se grisent moins vite que les nôtres.