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29 SEPTEMBRE.


patit à ma souffrance et à mon isolement. Il me dit qu’Adam rendra de grands services, qu’il calmera bien des irritations, que son parti pris de ne pas faire de profession de foi, de proclamations et d’arrêtés signés de son nom, est très-apprécié des gens de goût. À propos de goût, il rit fort des lettres de Jules Favre et de M. Trochu. Peyrat, qui est un écrivain, un artiste, ne peut se faire à l’idée que Me Ducloux, d’une part, et l’Électeur libre, de l’autre, appartiennent désormais à l’histoire. Le fait est que ces deux célébrités du jour feront une plate figure devant la postérité.

J’ai remis à Jourdan ma souscription pour les canons du Siècle. Il m’a raconté, à propos de cette souscription, des traits qui m’ont remué l’âme. Un savetier apporte une paire de souliers qu’il a mis trois dimanches à faire, et qu’il déclare très-solides ; il demande le directeur du journal et le supplie de vendre ces souliers le plus cher possible. Les pauvres gens offrent six sous, douze sous, quinze sous. Tous disent, comme les femmes dans la queue des