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LE SIÉGE DE PARIS.

de l’arbitraire, si vous vous y croyez obligé, vis-à-vis de M. de S.-A…, par exemple : c’est un dévot ! Mais ne soyez point inexorable pour une femme qui depuis trois mois trie les ballots que vous savez. » M. Brisson me répondit en riant qu’il épargnerait les femmes. Je revins au palais de l’Industrie, je racontai les propos échangés, et je dis à M. de S.-A… que je lui avais tout mis sur le dos, ce qui ne déplut qu’à lui.

Il y a du bon et du mauvais dans la Société des secours. Au milieu des barbaries de cette guerre, j’aime à calmer ma propre cruauté par la pensée bienfaisante, humaine, qui préside à la convention de Genève.

Mme Paul Albert me disait ce matin, en me parlant de son mari : « Autrefois, je l’aimais pour les facultés de son esprit ; maintenant, je l’aime pour les deux bras qu’il offre à la patrie. Je déclare avec orgueil qu’il est très-adroit, et rien ne manque à ma gloire depuis que je lui ai vu culbuter vingt têtes de Turc. S’il pouvait tuer cent Prussiens ! Les mânes de mon grand-père en tressailliraient… »