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et ce qui a donné naissance à l’institution mystique du mariage.

« L’amour, on le voudrait réciproque, fidèle, constant, toujours le même, toujours dévoué, toujours dans l’idéal.

« La femme : quelle belle créature, si elle ne coûtait rien, si du moins elle pouvait se suffire et par son travail couvrir ses frais !

« Les enfants, on s’en consolerait s’ils ne gâtaient pas la mère, si l’amour et ses plaisirs n’y perdaient rien, si plus tard les enfants pouvaient rembourser les parents de leurs avances.

« Or, le mariage, dans la spontanéité de son institution, a précisément en vue de satisfaire à ce triple vœu ; c’est un sacrement en vertu duquel, 1° l’amour, d’inconstant que l’a fait la nature, serait rendu fixe, égal, durable, indissoluble, ses intermittences adoucies, son réveil plus soutenu ; 2° la femme, de si peu de ressources, deviendrait un auxiliaire utile ; la paternité, si coûteuse, serait l’extension du moi, l’orgueil de la vie, et la consolation de la vieillesse.

« Le mariage enfin, tel que l’a conçu l’universalité des législateurs, est une formule d’union par laquelle la domination serait donnée aux époux sur l’amour, cette fatalité redoutable née