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Car M. Proudhon a le verbe trop haut et la parole trop retentissante pour qu’il soit possible d’opposer à ses raisons mêlées d’injures le silence dédaigneux que méritent d’ordinaire ceux qui parlent un certain langage. D’ailleurs, combattre l’erreur est toujours un devoir, et l’accomplissement de ce devoir devient une vertu quand on le poursuit avec des armes inférieurement inégales. M. Proudhon représente la force, puisqu’il est homme ; moi, la faiblesse, puisque je suis femme. Mais il y a quelque chose au-dessus de la force, c’est la vérité ; il y a quelque chose qui l’emporte sur la dialectique la plus serrée, sur l’avocasserie la plus habile, c’est le simple bon sens. La cause que je défends l’emportera, mais ce ne sera pas sans combats et sans efforts. Elle a besoin d’être défendue contre plusieurs, contre beaucoup. Hier, c’était contre les adversaires du progrès ; aujourd’hui, contre M. Proudhon ; demain peut-être, contre les amis du progrès et de la liberté mal comprise. Courage donc ! Ceignons nos reins et préparons-nous à la lutte, et, qui pis est, à l’outrage. Oui, à l’outrage ! car lorsque les hommes se battent entre eux, ils ne s’appliquent qu’à se tuer ; mais quand ils luttent contre une femme, soit orgueil froissé, soit brutalité pure, ils cher-