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troncs, de deux familles différentes, lesquels s’unissent pour former un nouveau tronc, point de départ d’une nouvelle famille.

Dans le fait du mariage, je vois les deux conjoints, la famille et la société.

1° En ce qui regarde les conjoints, je dis que le mariage doit être avant tout une union libre, motivée, inspirée des deux côtés par l’amour : ainsi le veut la nature. C’est l’attrait réciproque qui légitime et sanctifie en quelque sorte les rapports charnels.

2° Le rôle de la famille se borne à une intervention toute morale. Le consentement des pères et des mères ajoute beaucoup de valeur à l’amour des époux, en l’abritant sous les ailes de la famille. L’union prend, par l’approbation des parents, un caractère de pérennité et de généralité qu’elle n’aurait pas eu si elle était restée isolée et individuelle. Les générations se rattachent ainsi les unes aux autres et ont conscience du lien qui les unit.

3° Enfin, le rôle de la société consiste à socialiser un fait d’ordre individuel, à rendre publique et authentique l’union de deux de ses membres, et à prendre acte de la situation nouvelle qui leur est faite.