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valence des produits dans le troc direct de ceux qui appartiennent à la force avec ceux qui appartiennent à la beauté. Il put en être ainsi dans les âges primitifs. Là ou il n’y a que deux termes, un homme qui représente la force, une femme qui représente la beauté, je ne vois point d’équivalence possible, point de loi d’échange dans les produits, partant point de justice. D’un côté, il doit y avoir violence et abus de pouvoir ; de l’autre, servitude, tempérée quelquefois par la ruse ou par la séduction. Mais l’état social, en se constituant et se développant, a dû changer cet état de choses. La force dans l’état de société, ne se trouve plus en rapport immédiat avec la beauté. Un intermédiaire existe, un organisme s’est formé qui reçoit les produits de la beauté, les transforme et les convertit en richesses sociales, en éléments de civilisation. Les rapports entre l’homme et la femme se rencontrent dans cet organisme qui leur donne un caractère d’unité et de généralité, et d’où ils sortent équilibrés, soumis à la loi et équivalents par rapport à l’ordre social et à l’ordre universel. Ainsi, quand M. Proudhon estime que pour la vigueur, l’homme est à la femme comme 3 est à 2, tandis que pour la beauté, la femme à son tour est à l’homme comme 3 est à 2, il fournit