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dans l’échange, et assurait qu’il pouvait être supprimé dans la circulation comme dans la création des produits. Pour faire comprendre toute l’inutilité de ce lien général, il supposait l’introduction d’une syllabe commune, et toujours la même, entre toutes les syllabes de la langue, comme dans cette phrase : La fi · mon · fi · naie · fi · a · fi · é · fi · té · · fi · tée · fi · pour · fi · en · fi · tra · fi · ver · fi · l’é · fi · chan · fi · ge. Tout cela veut dire : La monnaie a été inventée pour entraver l’échange. L’argent, d’après lui, se mettait de la même manière entre toutes les valeurs et embarrassait l’échange et la circulation, comme cette syllabe interposée embarrassait le langage.

Eh bien, dans sa critique du rôle de la monnaie métallique, M. Proudhon, en faisant fi de cet intermédiaire, commettait cette faute de ne tenir compte que des rapports, et de méconnaître l’élément unitaire qui leur donnait un caractère universel et les faisait rentrer sous la loi. Les rapports résultent des valeurs mises en présence par les échangistes ; mais la loi appartient à la valeur commune qui sert à les apprécier, à les taxer, à les déterminer, à les exprimer, pour ainsi dire, à l’entendement de tous, et à les révéler, en quelque sorte, l’une à l’autre.