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mieux par une association composée d’hommes libres et égaux, de citoyens. Et à mesure que la société s’étend et grandit, le nombre des rayons qui, partant des consciences individuelles, viennent aboutir à la conscience collective, augmente et se multiplie. Il y a une conscience de la cité, de la nation, de l’Église, — la chrétienté a sa conscience, — et enfin de l’humanité. C’est celle à laquelle nous aspirons. Mais, en dehors de cela, chercher un organe juridique, est de la folie ! Autant vaudrait chercher la quadrature du cercle ou encore l’esprit qui répond dans la table ou qui la fait mouvoir, et qui, lui aussi, n’est que la résultante des forces ou des intelligences des assistants, combinées dans une action commune, résultante manifestée par une formule qui appartient à tous, et dans laquelle le plus souvent nul parmi les assistants ne reconnaît sa pensée propre.

M. Proudhon veut constituer l’organe juridique avec le couple humain. Mais, pour établir des rapports de justice entre deux êtres, il faut non-seulement que ces deux êtres soient égaux et aient des rapports équivalents, comme" nous l’avons dit, mais il faut aussi que ces deux êtres soient libres. L’homme, nous dit M. Proudhon, est une liberté organisée ; très-bien, et je conçois parfaite-