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avouer à M. Proudhon que la femme est un être humain, une liberté organisée, nous lui ferons dire tout le reste, et il ira plus loin que nous peut-être, parce qu’il est excessif en toutes choses, et ne voit jamais que la logique absolue et indépendante des milieux[1].

En attendant, bornons-nous à affirmer que la femme est un être libre qui se développe jusqu’à la maturité intellectuelle tout comme l’homme ; que si elle est faite comme beauté à vingt ans, elle ne l’est pas sous tous les aspects de son être ; que son esprit et son cœur mûrissent et se développent aussi longtemps que chez l’homme lui-même ; qu’elle peut s’élever à la compréhension des idées

  1. Voici ce que nous lisons, p. 216 du t. II de l’ouvrage de M. Proudhon : « L’homme est libre ; il ne peut pas ne l’être pas, parce qu’il est composé, parce que la loi de tout composé est de produire une résultante qui est sa puissance propre, parce que le composé humain étant formé de corps, d’esprit, subdivisés en facultés de plus en plus spéciales, la résultante proportionnée au nombre et à la diversité des principes constituants doit être une force affranchie des lois du corps, de la vie et de l’esprit, précisément ce que nous appelons libre arbitre. »

    Je demande si cela s’applique à la femme comme à l’homme. Prenez garde : si vous dites oui, il n’y a pas plus de transcendance pour la femme que pour l’homme, et alors toutes les libertés, toutes les puissances que nous demandons pour la femme nous sont logiquement acquises.