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propre à tous les emplois ; jusque-là il inspire peu de confiance. Son développement intellectuel n’est vraiment complet qu’à cet âge. C’est alors que les fonctions publiques lui incombent. Il lui a fallu trente-cinq ou quarante ans pour faire son individualité morale et avoir acquis une physionomie. Comment se fait-il, quand l’homme ne commence à être quelque chose qu’après avoir atteint sa maturité, que la femme, au contraire, dès ce moment, cesse d’être quelque chose ? La femme n’est-elle donc rien après la floraison ? L’homme seul peut-il donner le fruit ?

La femme, n’ayant été considérée jusqu’ici qu’au point de vue du plaisir du mâle ou de la conservation de l’espèce, ne valait que comme beauté ou comme maternité. Dans une société constituée par les hommes et à leur profit, la femme n’était appréciée que comme épouse et comme mère ; mais si la femme est une individualité libre, une activité intellectuelle et morale, elle aura une valeur propre, elle fera sa loi. Elle ne recevra pas plus sa conscience et sa dignité de l’homme que celui-ci ne reçoit sa dignité et sa conscience d’un être en dehors de lui. On le voit, c’est la doctrine de l’immanence (style Proudhon) appliquée à la femme. Quand nous aurons fait