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tel qu’il est aujourd’hui, les fonctions ne doivent pas être partagées en deux grandes divisions. En un mot, n’y a-t-il pas dans l’humanité considérée comme un être collectif des organes mâles et des organes femelles ? et cette distinction ne doit-elle pas se retrouver dans toute société, dans toute collectivité une et multiple, comme l’est un peuple, une nation ?

Qu’on ne s’y trompe pas, toute la question est là.

En effet, s’il existe dans la société politique, économique, artistique, des fonctions qui soient propres aux femmes, les femmes devront être considérées comme des individualités sociales aussi bien que les hommes. Dès lors, ce n’est plus du mâle qu’elles recevront leur valeur, comme le zéro reçoit la sienne du chiffre qui le précède. Elles n’auront plus seulement leur importance dans la famille, la seule que M. Proudhon leur reconnaisse, elles seront de droit et ipso facto membres de la société civile. Cessant d’exister uniquement à l’état de reflet ou de réceptivité, selon l’élégante expression du maître, elles s’affirmeront comme activité, comme liberté, comme virtualité, comme autonomie ; et dès lors la question d’égalité ou d’inégalité cesserait d’en être