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« Non, la femme considérée sous le rapport de la justice et dans l’hypothèse de ce qu’on appelle son émancipation, ne serait pas l’égale de l’homme. Sa conscience est plus débile de toute la différence qui sépare son esprit du nôtre ; sa moralité est d’une autre nature. Ce qu’elle conçoit comme bien et mal n’est pas identiquement le même que ce que l’homme conçoit lui-même comme bien et mal ; en sorte que, relativement à nous, la femme peut être qualifiée un être immoral… De là encore cet instinct de subordination qui se traduit si facilement chez la femme en aristocratie, puisque l’aristocratie n’est autre chose que la subordination considérée par le sujet qui, du bas de l’échelle, est monté au sommet… Par sa nature, la femme est dans un état de démoralisation constante, toujours en deçà ou au delà de la justice ; l’inégalité est le propre de son âme… La domesticité lui est aussi moins antipathique ; à moins qu’elle ne soit corrompue ou émancipée, loin de la fuir, elle la recherche, et remarquez encore qu’à l’encontre de l’homme, elle n’en est point avilie… Ce que la femme aime par-dessus tout et adore, ce sont les distinctions, les préférences, les privilèges… Qu’est-ce que la justice