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dhon ne le prouve point. Il cite Kant, Hegel et Gœthe, puis des mots empruntés à quelques femmes qui ne prouvent absolument rien sur la question et dont les noms sont, au contraire, d’éloquentes protestations contre l’infirmité prétendue de l’intelligence féminine.

Que M. Proudhon prouve que la femme a l’esprit faux, radicalement faux, et je passe condamnation pour tout le reste.

Mais s’il est incontestable que la femme puisse arriver au vrai, qu’importe la route par laquelle elle y arrive ? Elle raisonne autrement que M. Proudhon, c’est possible ; mais elle sait, comme lui, éclairer et convaincre ; je prétends même qu’elle saura le redresser quand il s’égare, et le rectifier quand il se trompe, ce qui ne lui arrive que trop souvent. Après cela, qu’il nous jette à la tête que, de l’aveu de Daniel Stern, « la femme n’arrive à l’idée que par la passion, » que nous importe ! pourvu qu’elle y arrive. Bien plus, je dis que c’est là ce qui fait sa force et ce qui montre l’utilité de son intervention dans la logique masculine ; elle y introduit le plus souvent un élément qui lui manquait, l’élément sentimental qui n’est pas moins nécessaire que l’élément purement rationnel, dans toutes les questions qui intéres-