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produit 2, doit peser dans le gouvernement comme 3, tandis que l’autre pèsera comme 2, c’est-à-dire commander à l’autre. Il en est ainsi, dit-il, pour la femme ; donc, de par la force, au combat, à l’atelier, au forum, la prépondérance est acquise au sexe fort, dans la proportion de 3 contre 2, ce qui veut dire que l’homme sera le maître et que la femme obéira. Dura lex, sed lex !

D’abord, il n’est pas vrai que ceux qui produisent le plus soient ceux qui pèsent le plus sur le gouvernement. Je me rappelle avoir entendu dire à un législateur de l’antiquité : « Pendant qu’ils travaillent pour nous, nous légiférons pour eux ; » parlant ainsi de ceux qui produisent la richesse matérielle, ce qui prouve bien que produire et gouverner sont deux fonctions qui n’ont rien de commun entre elles. Mais, en tout cas, confondre le produit avec le droit me paraît œuvre très-illogique, soit qu’on la tente contre la femme ou pour le prolétaire.

Si la femme produit moins à l’atelier, elle touchera moins, elle consommera moins ; la même inégalité existe dans toutes les classes de travailleurs. La question de justice n’est pas là ; elle sera dans la libre disposition des produits ; elle sera dans la liberté que vous lui assurerez de consom-